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Sous le feuillage est un webzine spécialisé en littérature de jeunesse (mais vous y trouverez aussi de nombreux avis sur la littérature pour adultes) né en avril 2008. Pour vous parler de mes coups de coeur, partager ma passion pour cette littérature si vivante et productive. Il s'agit d'un blog à l'image de ma passion pour la littérature de jeunesse : simple, engagée, enthousiaste.
Pour découvrir, rêver, vibrer, s'évader et s'amuser...
Depuis 2014, en tant que maman, je vous parle de mes découvertes en matière de jeux, jouets, activités et loisirs créatifs que je partage avec mes fils.
Mes genres : fantasy/ fantastique, romance, young adult, thriller, historique et contemporain.

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Forbidden

1
Tabitha Suzuma

Milady
Traduit de l'anglais par Florence Moreau
Septembre 2017
544 pages
16,90 euros

New Adult

Quatrième de couverture :  Maya et Lochan ne sont pas des adolescents comme les autres. Ne pouvant compter sur leur mère alcoolique et instable, ils n'ont d'autre choix que d'élever tous les deux le reste de la fratrie. Forcés de devenir adultes plus tôt que prévu, ils se soutiennent dans l'adversité. Lochan se sent seul au monde, et Maya est la seule à pouvoir le comprendre. Ce qu'ils éprouvent l'un pour l'autre s'appelle l'amour, mais cet amour-là est condamnable aux yeux du monde. Lochan est prêt à tout pour bâillonner le désir que sa soeur lui inspire. Mais comment résister alors que Maya a besoin de lui autant qu'il a besoin d'elle ? Est-ce un crime de s'aimer si fort ?

Ce roman m'intriguait depuis sa sortie VO. C'est un roman qui a fait beaucoup parler de lui à cause de son thème tabou qu'est l'inceste entre frère et soeur, dans cette histoire, un inceste consenti. Alors oui j'ai été profondément choqué par le roman mais surtout par sa fin qui est terriblement poignante et bouleversante. Le lecteur s'en prend plein la face et a le coeur meurtri face à une histoire d'amour qui s'installe lentement, naturellement, je dirais même inévitablement en raison de la situation familiale extrêmement difficile que vivent les personnages. Mère alcoolique, mère absente à privilégier sa vie amoureuse plutôt que son rôle de mère au foyer, Lochan et Maya, 17 et 16 ans doivent faire face ensemble pour élever, éduquer et subvenir aux besoins de leur fratrie. Cette mère est exécrable et je n'avais qu'une envie la gifler, l'insulter. Elle me révolte à un point que j'aurais préféré pour le bien-être des enfants que les services sociaux mettent leur nez dans leurs affaires, pour qu'ils aient une chance, l'espoir d'un avenir meilleur. Je suis de celle qui pense que des mauvais parents biologiques valent mieux d'être séparés de leurs enfants . 

Bref, le sujet du roman est difficile à aborder et je trouve très courageux à l'auteure d'avoir écrit cette histoire. Je vous disais que j'avais été choqué non pas tellement à cause de l'inceste consenti car même si ce n'est pas excusable, la sensibilité, l'émotion et la douceur ressenties sont telles qu'on les comprend, qu'on comprend ce rapprochement. J'ai surtout été choqué et profondément émue par la fin et je ne savais pas que l'inceste consenti était pénalement punissable par la loi anglaise, passible d'emprisonnement. Tabitha Suzuma décrit un amour tourmenté, torturé, maudit, impossible, condamné par la société... on est en peine car ces deux jeunes gens sont loin de vivre un premier amour plein d'insouciance. Le contexte est glauque, sombre et terrible. Du coup l'inceste ne m'a vraiment pas paru inacceptable, au contraire, c'est une bouée de sauvetage. Le coup de coeur n'est pourtant pas au rendez-vous, car ce livre m'a plus dérouté que plu mais j'ai été émue par ce sacrifice. Je suis passée par tout un tas de sentiments contradictoires et je ne voulais vraiment pas croire les propos graves tenus par Lochan concernant le traitement de l'inceste. Mais une chose est certaine j'ai été déchiré par leur situation pesante et lourde à porter pour des jeunes adultes, avec une écriture magnifique, exacerbée, entière, vivante et tendue. On ressort de cette lecture, atteint, le coeur douloureux, les nerfs en pelote avec le sentiment quand même d'une injustice majeure. C'était beau parce que Tabitha Suzuma a une plume magnifique mais c'était peut-être trop éprouvant pour du new adult...

Sous le feuillage | Design par Catherine Surr